Allocution du 27 avril 1965
Notice
Le général de Gaulle s'adresse aux Français pour leur expliquer les enjeux de la politique extérieure d'indépendance que mène la France.
- Colonisation et décolonisation > Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
- Politique extérieure > Construction européenne > Question allemande
- Politique extérieure > Relations internationales > Guerre froide
- Politique extérieure > Relations internationales > Organisation internationale > OTAN
- Politique extérieure > Relations internationales > Relations franco > américaines
- Politique intérieure > Défense nationale > Armement > Arme atomique
- Politique intérieure > Economie > Activité économique > Industrie > Industrie de pointe
- Politique intérieure > Société > Recherche
- Amérique du Nord > Etats-Unis
- Asie > Chine
- Europe > Allemagne
- Europe > Angleterre
- Europe > Belgique
- Europe > France > Ile-de-France > Paris
- Europe > Italie
- Europe > Luxembourg
- Europe > Pays-Bas
- URSS > Ukraine > Yalta
Éclairage
À quelques mois de la première élection présidentielle au suffrage universel, le 27 avril 1965, le général de Gaulle s'exprime face aux Français dans une allocution radiotélévisée, comme il a l'habitude de le faire depuis qu'il est à la tête de la nation : s'adressant au peuple sans intermédiaire, il s'agit de présenter les positions officielles de la France sur les grandes questions de l'heure, qu'elles soient nationales ou internationales.
Il commence son allocution en évoquant la politique extérieure de la France, condamnant tout d'abord la domination des blocs soviétiques et américains sur les affaires du monde. Pour le général de Gaulle, la solution consiste à bâtir une Europe forte, capable de constituer une troisième voie susceptible de s'opposer à l'hégémonie des deux puissances. Ainsi rappelle-t-il la réconciliation franco-allemande - garantie de la paix en Europe - et la construction du Marché commun qui doit permettre l'indépendance économique du vieux continent. Il souligne néanmoins ses conceptions européennes, c'est-à-dire le refus de toute organisation politique qui signifierait un quelconque abandon de la souveraineté française (s'opposant ainsi à un système supranationaliste).
Il revient sur la reconnaissance de la Chine communiste au début de l'année 1964, marquant le retour de la diplomatie française en Asie, mais qui avait été fermement condamnée par les Etats-Unis. De même, les triomphaux voyages de l'année 1964 à travers toute l'Amérique latine - afin de créer un mouvement de coopération avec cette autre Amérique - avaient fortement agacé la diplomatie américaine. Enfin, il plaide en faveur de la pacification du Sud-Est asiatique, et affiche sa réprobation de la guerre de Viêt Nam qui embrase alors la péninsule indochinoise (les premiers bombardements américains datent de février 1965).
Le général de Gaulle poursuit son allocution en rappelant la nécessité vitale pour la France de construire sa propre force de frappe nucléaire, dont la capacité de dissuasion reste la " meilleure garantie possible " de la paix. Cet effort d'indépendance se poursuit dans les domaines des sciences et de la technique : en mars 1965, l'URSS adoptait le procédé SECAM français de télévision couleur ; le même mois, la France inaugurait la fusée française Émeraude, premier étage du futur lanceur de satellites Diamant. Le général de Gaulle rappelle également, pêle-mêle, la construction du supersonique franco-anglais - le Concorde - dont la première maquette avait été présentée en octobre 1963 ou la réalisation du tunnel du Mont-blanc qui doit permettre de relier aisément l'Italie à la France.