Historique du traité franco-allemand de 1963

Dans la construction de la Communauté européenne s’est dégagée la relation particulière entre la France et l’Allemagne, qui se sont pourtant opposées trois fois en 70 ans. Le couple franco-allemand devient progressivement le moteur de l’intégration européenne à partir des années 1960. En effet, en 1958, lorsque De Gaulle revient au pouvoir en France, les autres membres de la CEE s’inquiètent de sa position de fervent défenseur de l’indépendance nationale. Celui-ci a clairement énoncé sa position contre la CECA et la Communauté européenne de défense. Mais De Gaulle rassure le chancelier allemand Konrad Adenauer lorsqu’ils se rencontrent à Colombey-les-Deux-Eglises en 1958 sur sa volonté de respecter les traités européens signés par la France.

Un rapprochement s’effectue lors de l’inauguration du Jardin franco-allemand à Sarrebrück le 23 avril 1960 avec la présence d’Adenauer et de Michel Debré, ministre français, symbole de l’apaisement des tensions entre les peuples puisque le parc est accessible aux habitants des deux pays. Un lycée franco-allemand ouvre à Sarrebrück en 1961.  

Le 22 janvier 1963, De Gaulle et Adenauer signent le traité de l’Elysée pour ratifier l’amitié franco-allemande. Ils s’engagent en faveur de la paix et de la coopération afin de construire la communauté européenne. Même si la volonté d’une réconciliation franco-allemande les rapproche, leurs objectifs respectifs divergent. En effet, Adenauer souhaite servir d’intermédiaire entre la France et les Etats-Unis afin d’approfondir l’intégration atlantique, nécessaire à la RFA pour contrer l’influence soviétique. Quant à De Gaulle, il cherche l’émancipation de l’Europe par rapport aux Etats-Unis.

Le traité de l’Elysée instaure des relations régulières entre les chefs d’Etats, qui doivent se rencontrer deux fois par an, les ministres des Affaires Etrangères trois fois par an afin d’établir des projets communs autour de la défense, de l’éducation et de la jeunesse. Par exemple, l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) a permis à 9 millions de jeunes Allemands et Français de participer à 320 000 programmes d’échanges depuis 1963. 

Après De Gaulle et Adenauer, des propositions communes émises par leurs successeurs ont souvent été la base de grands chantiers européens. Par exemple, Willy Brandt et George Pompidou privilégient des contrats politiques et économiques et lancent la production commune de l’Airbus, premier programme européen de satellites et de télécommunication, en 1969.

Une amitié voit le jour entre François Mitterrand et Helmut Kohl lors de la commémoration du souvenir des soldats allemands et français morts lors de la Première Guerre mondiale. A Verdun, en 1984, les deux hommes se tiennent la main. Cette image devient le symbole de la réconciliation franco-allemande. Ils sont aussi les principaux acteurs pour la création de l‘UE et de l’Euro et pour l’élargissement vers l’Est.

Puis Jacques Chirac et Gerhard Schröder signent en 2003 un nouveau « Pacte fondateur » pour conserver un partenariat privilégié entre les deux pays. Pour appuyer cette décision, ils décrètent le 22 janvier, date anniversaire du Traité de l’Elysée de 1963, journée franco-allemande.

Les relations entre Angela Merkel et les successeurs de Jacques Chirac se poursuivent grâce notamment au processus de jumelage, initié dans les années 1960 et encouragé pour faciliter la rencontre de deux communes dans une perspective européenne.

Le 22 janvier 2019, Emmanuel Macron et Angela Merkel signent le traité d’Aix-la-Chapelle pour compléter et renforcer le précédent traité. Il favorise des projets autour de la défense, de la coopération transfrontalière autour des transports, et de la recherche et innovation. Par exemple, à Fessenheim, un parc d’activité franco-allemand doit voir le jour. Le traité de 2019 cherche à impliquer davantage les citoyens des deux pays afin qu’ils apprennent à mieux se connaître autour de projets communs.

Le reportage débute par le rappel du 55e anniversaire du traité de l’Elysée en montrant des plans de la ville de Sarrebrück, lieu symbolique du rapprochement franco-allemand comme le montre la présence des drapeaux français, allemand et européen.

Le présentateur reprend ensuite la parole afin d’expliquer le contexte historique dans lequel le traité de 1963 a été signé. Puis le reportage se poursuit avec la vidéo enregistrée dans le salon Murat de l’Elysée par la chancelière allemande, Angela Merkel et le président français, Emmanuel Macron, qui promeut un nouveau traité de coopération franco-allemand, qui ne sera finalement signé qu’en 2019. Le choix du salon Murat dans lequel de Gaulle et Adenauer ont signé le traité de 1963 n’est pas anodin, de même que la présence des drapeaux des deux pays et de l’UE. En effet, il permet d’insister sur le caractère coopératif de la démarche des deux dirigeants voulant réaffirmer l’amitié franco-allemande.

Ensuite, la journaliste explique l’objectif du traité de l’Elysée. Pour appuyer son propos, des images d’archives dans lesquelles on peut apercevoir Adenauer et De Gaulle sont diffusées. Puis elle poursuit l’historique des relations entre les dirigeants français et allemands en insistant sur l’amitié politique et le rapprochement des peuples, avec des images d’archives de Jacques Chirac et de Gerhard Schröder dans un restaurant alsacien ou encore en mettant en avant la célèbre photographie de la 70e commémoration de la Grande Guerre par Kohl et Mitterrand. Rapidement, un extrait d’un bain de foule avec François Hollande et Angela Merkel est aussi présenté. La journaliste poursuit son reportage en soulignant la coopération des peuples, avec des images d’archives en noir et blanc d’Européens souriants et de travailleurs, probablement des frontaliers des années 1950-1960.

Il est intéressant de souligner que pour montrer la mise en place du couple franco-allemand, la journaliste montre les différents couples franco-allemands dans des postures et des évènements plus ou moins marquants, sans chercher à établir une chronologie dans les passages sélectionnés pour le reportage. Enfin, le reportage se termine par un second extrait de la vidéo d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron, qui saluent l’amitié franco-allemande en parlant dans la langue de l’autre pays.